02.04.2023 |
Le platane commun ou platane à feuilles d’érable est une espèce hybride d’arbres de la famille des Platanaceae. C’est un hybride entre le platane d’Occident (Amérique du Nord) et le platane d’Orient (ouest de l’Asie, sud est de l’Europe), à fertilité très faible (seule une infime partie des graines peuvent germer), apparu au cours du XVIIIe siècle en Europe. Cette espèce est couramment utilisée comme arbre d’ornement et d’alignement le long des rues.
Caractéristiques
Durée de vie : estimée à un millier d’années maximum
Taille maximale connue : 10 m de circonférence et 55 m de haut (le platane de la bastide des Bruyères à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard3).
Port : houppier large.
Tronc : droit, pouvant atteindre un diamètre impressionnant avec l’âge.
Écorce caractéristique qui se fissure en écailles (rhytidomes), dégageant des zones jaunâtres. L’aspect de peau de serpent de l’écorce est assez particulier.
Feuillage caduc. Grandes feuilles (20 cm) alternes (contrairement à l’érable qui a des feuilles opposées) à trois ou sept lobes peu dentés. Les nervures ne partent pas toutes du même point. Les feuilles sont grandes, coriaces, difficilement putrescibles.
Fleurs : unisexuées, réunies en capitules sphériques pendant au bout d’un long pédoncule.
Fruits : Les fruits sont des petits akènes entourés d’un duvet qui facilite la dissémination par le vent. Ils sont groupés en boules ou glomérules qui persistent longtemps après la chute des feuilles.
Écologie
L’écorce de platane se délite pour former des rhytidomes, bien connus des entomologistes, sous lesquels une multitude de petits animaux viennent chercher refuge, notamment en hiver. Tout un écosystème se développe ainsi sous les plaques d’écorce, avec ses proies et ses prédateurs. En hiver, cette faune est encore augmentée par les animaux vivant normalement dans le houpier, et qui descendent sur le tronc et les branches lors de la chute des feuilles, mais également par d’autres animaux des alentours, normalement non inféodés au platane le reste de l’année.
On peut ainsi y observer des pseudoscorpions, comme Chernes hahni, de petits coléoptères Carabidae, comme Dromius quadrimaculatus, des escargots, comme les clausilies et les boutons, ainsi que de nombreuses espèces d’araignées, punaises et coccinelles.
Ravageurs des platanes
Arocatus longiceps, une punaise de la famille des Lygaeidae, se nourrit des graines, et n’a donc pas un impact esthétique important.
Le tigre du platane (Corythucha ciliata), une punaise exotique envahissante : pullule, affecte les feuilles. Il est observable l’hiver, en grand nombre, sous les rhytidomes où il cherche refuge. Il a été évoqué comme vecteur potentiel pour plusieurs maladies cryptogamiques :
Un champignon (Glaeosporium nervisequm) décime les platanes ; les arbres infectés sont reconnaissables grâce à des taches noirâtres qui peuvent apparaître sur le feuillage au printemps.
le chancre coloré du Platane, provoqué par Ceratocystis platani. Le chancre coloré du platane se reconnait par des traces sur l’écorce de couleur bleu noir ou violacée, il provoque en quelques années un dessèchement général de l’arbre infecté puis sa mort. Le chancre coloré est la principale cause de mortalité du platane, par exemple le long du canal du Midi (classé en 1996 au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco). En cas d’infection, la loi impose de couper tous les autres platanes situés à proximité.
l’oïdium du Platane, provoqué par Erysiphe platani.
L’étendue des dégâts sur certains lots de platanes utilisés comme arbres d’alignement a contraint, ces dernières années, à leur abattage et à leur remplacement par des essences plus résistantes, comme le micocoulier, sur de nombreux sites.
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